Le cœur, un cerveau intuitif ?

« Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition, car ils savent ce que vous voulez devenir, tout le reste est secondaire », disait le fondateur d’Apple Steve Jobs. Plus qu’une image, l’expression « écouter son cœur » pourrait bien refléter une réalité. En effet, des études révèlent que le cœur est capable de prémonition : il sait, et qui plus est, avant que les événements surviennent et avant même que vous ayez conscience de savoir.

Le point de départ de ces études est l’intuition. Quand elle n’est pas sollicitée volontairement, elle est souvent provoquée par un danger imminent ou un événement futur extraordinaire qui génère des émotions fortes. Elle est reçue sous forme d’une information semblant jaillir de nulle part. Les recherches scientifiques actuelles suggèrent que le cœur, source symbolique des émotions humaines, a la capacité de percevoir ces informations sur le futur.

Le coeur a ses raisons

Pour le démontrer, une étude inédite a été menée par Rollin McCraty et Mike Atkinson de l’Institute of Heartmath et Raymond Trevor Bradley de l’Institute for Whole Social Science. Il s’agissait de montrer si certaines parties du corps humain ont la capacité de percevoir intuitivement des événements futurs. L’étude consistait en 2340 essais faits par 26 individus, dont 11 hommes et 15 femmes, d’une moyenne d’âge de 45 ans. On montrait aux participants 30 images calmes – des paysages campagnards ou maritimes sereins, des objets domestiques – pendant trois secondes chacune, et 15 images chargées émotionnellement – sexuelles ou violentes -, pendant trois secondes également. Ces images étaient mélangées et choisis aléatoirement par ordinateur de sorte que les participants ne savaient pas si c’est une image sereine ou une image émotionnellement chargée qui allait apparaître sur l’écran.

Pour déterminer l’impact des images, des électrodes furent placés sur les doigts de la main gauche pour les droitiers, et inversement pour les gauchers, afin d’enregistrer la réponse galvanique de la peau. Un électroencéphalogramme (EEG) permettait de mesurer les réactions du cerveau et un électrocardiogramme (ECG) celles du coeur.

La peau ne montra aucune réaction aux stimuli visuels. En revanche, on enregistra une réaction par pressentiment du cerveau et du cœur. Celui-ci réagit même en premier : le rythme cardiaque décélérait en moyenne 4,75 secondes avant l’apparition de l’image sur l’écran. Plus l’image à venir était chargé émotionnellement, plus l’ampleur de la réaction était importante. Cette étude tend à prouver que si le cerveau et le cœur sont tous deux intuitifs, c’est le cœur qui répond en premier.

Les chercheurs conclurent que les êtres humains en général, – et les femmes légèrement plus que les hommes – sont capables d’accéder à l’information sur le futur au-delà de l’espace et du temps. Ce processus implique un vaste système comprenant le cœur, le cerveau, et vraisemblablement l’ensemble du corps humain.

Des implications universelles

L’idée que le cœur, et peut-être l’ensemble du corps humain soient capables d’accéder intuitivement à l’information serait compatible avec les récentes grandes découvertes scientifiques.

Notre compréhension de l’univers a radicalement changé depuis les travaux d’Albert Einstein en physique, et plus récemment les découvertes en mécanique quantique. Ces dernières ont montré qu’une communication instantanée d’information est possible. C’est le principe de la non-localité : lorsque deux particules ont été associées, et sont ensuite séparées, tout changement chez l’une provoque instantanément un changement chez l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare. Ces découvertes confortent l’idée que la transmission d’information défie le temps et l’espace. Ces lois quantiques semblent s’appliquer à la biologie : de tels phénomènes sont à l’œuvre dans la photosynthèse ou la molécule d’ADN.

En outre, des recherches récentes en neurocardiologie suggèrent que le cœur est plus qu’une simple pompe qui réinjecte le sang à travers le corps humain. Cet organe dispose d’un système nerveux considérable, et a la capacité d’encoder et de traiter l’information. C’est pourquoi il est capable –indépendamment du cerveau– de se souvenir, de produire des décisions fonctionnelles, et également d’influencer les perceptions du cerveau et le processus émotionnel.

Dans ce contexte, McCraty et al. émettent l’hypothèse que le corps humain pourrait avoir continuellement accès à un champ dans lequel l’information sur le futur est encodé holographiquement. Ils indiquent que leurs recherches semblent indiquer un possible pont entre physique classique et physique quantique.

Crédit Photo : Sergey Nivens


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